samedi 13 décembre 2014

Guiness, Whiskey et Séparation

Nouvelle écrite en 3 séances (1/2 heure à chaque fois) d'un atelier d'écriture. la contrainte était d'introduire dans le texte le dialogue  suivant l'extrait de “Histoire de la sexualité” d’Arthur Dreyfus :
- Vous êtes séparés depuis longtemps?
- Un an et un mois.
- C’est marrant, tu comptes encore.

Guiness Whiskey et Séparation

photo Nataliaaggiato

#1

C'est un de ces soirs de déprime. Le ciel grisonnant n'a fait que précipiter la nuit. Conor est assis au comptoir, le regard vide un peu nostalgique, un verre de whiskey à moitié entamé devant lui.  Il tient nerveusement entre ces mains une photo.Seamus le barman entame la conversation mais Conor n'est pas très loquace. Intrigué par cette photo, il demande à Conor de lui montrer. Celui-ci finit par accepter.

Après un silence quelque peu gêné, enfin si l'on peut qualifier de silence la sono qui passe les Pogues pas à fond mais presque et les exclamations des joueurs de fléchettes au fond de la salle,Seamus prend la parole :

- Vous êtes séparés depuis longtemps ? - Un an et un mois
- Tu comptes encore ?

- Oui et non ... enfin les soirs de cafard quand ça va pas fort.


Seamus comprit qu'il valait mieux ne pas insister et le laisser seul. Conor se laissa dériver le long du fleuve de ses souvenirs heureux. Il finit son Whiskey, puis un autre et rentra chez lui en titubant et s'endormit comme une masse sans même ôter ces vêtements.

#2

L'alcool aidait généralement à faire fuir le cafard ! Comme dit souvent son pote Jer, Un plein d'alcool et on décolle mais cette fois, rien à faire, la gueule de bois ne faisait qu'empirer les choses. Il n'arrêtait pas de penser à cette séparation, repassait "leur" disque en boucle.

Les soirées au pub se faisaient de plus en plus fréquentes. Les litres de Guiness avalés et les verres de whiskey descendus frisaient les records. Seamus et ses autres potes commençaient à s'inquiéter.

Jer proposa à Conor d'aller se changer les idées en passant quelques jours à Galway. Conor allait mieux même si par moment un pub, une rue lui rappelait des moments autrefois heureux mais qui le rendaient aujourd'hui mélancolique.

Sur le retour, ils décidèrent malgré la pluie, cette douce bruine qui vous chatouille les poils de barbe et fait de l'Irlande un pays si vert, de prendre les petites routes défoncées à travers les collines et la campagne.

En arrivant à Dublin, Jer proposa à Conor d'aller sans jeter un petit dernier chez Seamus:


- "A Guiness, a whiskey let's fill the Donkey" 

(Ndla : proverbe local hypothétique qui pourrit se traduire par « Une Guiness, un whiskey, remplissons le benêt »)

#3

Quand Ils arrivérent au pub, la soirée commençait à peine.Un concert semblait être prévu un peu plus tard. Ayant la flemme d'aller acheter quelque chose de plus consistant à manger au paki du coin, Conor et Jer commandérent des Chips et des sandwich au cheddar accompagnés comme ils se doit de pintes de Guiness bien fraîches.


Conor demanda à Seamus :

- Quel groupe joue ce soir ?
- Les Red Grass, des petits jeunes de Kinsale
- Connais pas !
- Folk/Rock Simple mais efficace
- OK on verra bien.

Le concert battait son plein. Conor en était à sa deuxième ou troisième pinte qu'il avait accompagné d'un petit Bushmills (Ndla : whiskey Irlandais) quand le leader du groupe lança avec bonhomie :

On a appris que Conor des regrettés Dark Rovers était parmi nous ce soir. On est fan. Conor,  tu voudrais venir sur scène avec nous pour une reprise des Pogues ?

Conor se fit un peu prier, mais finit par accepter et ils entamèrent le standard incontournable "Dirty Old Town".


I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
I Kissed my girl by the factory wall
Dirty old town
Dirty old town


A ce moment là, la porte du bar s'ouvrit et 3 hommes entrèrent ... leurs voix masculines se mêlèrent à celle de Conor qui laissa paraître un grand sourire.
C'est ainsi que 400 jours après leurs séparation, les Dark Rovers remontèrent sur scène.

#THE END

PS : Pour ceux qui n'auraient pas remarqué, 400 jours correspondent à un peu plus d'un an et un mois.

mercredi 1 octobre 2014

Schizophrénie

Est-ce le jour, est-ce la nuit ?
Pas de fenêtre dans cette pièce exigue

Mais ou est donc passé ma vie ?
Ces cachetons sont quelque part ma cigüe

Mais ou sont passés tout mes amis ?
Un à un de ma tête ils ont disparus

Serais-je devenue un zombie ?
Un corps dans le quel je suis un intrus


Where is my mind ? where is my mind ? ...